— Ah ! voilà une étincelle qui deviendra un incendie furieux, — pour peu que le vent et les aliments entretiennent la flamme. — Assez, bon York ; cher Somerset, calmez-vous. — Si tu avais été régent de France, York, ta fortune — eût peut-être été pire encore que la sienne.
— Quoi ! pire qu’un tel anéantissement ! En ce cas, opprobre sur tous !
— Et, entre tous, sur toi qui souhaites ainsi l’opprobre.
— Milord d’York, mettez votre fortune à l’épreuve. — Les sauvages Kernes d’Irlande sont en armes — et trempent la terre du sang anglais. — Voulez-vous mener en Irlande une bande — d’hommes d’élite, choisis dans tous les comtés, — et tenter votre chance contre les Irlandais ?
— Je veux bien, milord, si cela plaît au roi.
— Eh ! notre autorisation est son consentement : — il confirme ce que nous décidons. — Ainsi, noble York, prends en main cette tâche.
— Je l’accepte. Trouvez-moi des soldats, milords, — pendant que je mettrai ordre à mes propres affaires.
— Je m’en charge, lord York. — Mais revenons maintenant au perfide duc Homphroy.
— N’en parlons plus. J’agirai avec lui de telle sorte — que désormais il ne nous troublera plus. — Et sur ce, brisons là : le jour est presque à sa fin. — Lord Suffolk, vous et moi, nous aurons à causer de cet événement.