— Écoutez ! vous pouvez reconnaître, au son de ce tambour, — que leurs troupes marchent sur Paris.
— Voilà Talbot qui passe, enseignes déployées, — et toute l’armée anglaise à sa suite.
— Maintenant, à l’arrière-garde, viennent le duc et les siens. — La fortune favorable le fait ainsi rester en arrière. — Demandons un pourparler ; nous conférerons avec lui.
— Un pourparler avec le duc de Bourgogne !
— Qui réclame un pourparler avec le Bourguignon ?
— Le prince Charles de France, ton compatriote.
— Dis vite, Charles, car je pars d’ici.
— Parle, Pucelle, et que tes paroles l’enchantent.
— Brave Bourguignon, infaillible espoir de la France ! Arrête, que ton humble servante te parle.
— Parle, mais ne sois pas trop prolixe.
— Regarde ton pays, regarde la fertile France, — et vois les cités et les villes défigurées — par les ruineuses dévastations d’un cruel ennemi ! — Comme une mère contemple son enfant épuisé — dont la mort ferme les yeux tendres et déjà éteints, — vois, vois l’agonie de la France.