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SCÈNE III.

virgilie.

Non, chère madame, pardonnez-moi ; décidément je ne sortirai pas.

valérie.

Là, vraiment, venez avec moi ; et je vous donnerai d’excellentes nouvelles de votre mari.

virgilie.

Oh ! bonne madame, il ne peut y en avoir encore.

valérie.

Si fait. Je ne plaisante pas avec vous ; on a eu de ses nouvelles hier soir.

virgilie.

Vraiment, madame ?

valérie.

Rien de plus vrai ; je les ai ouï dire à un sénateur. Voici : Les Volsques ont en campagne une armée contre laquelle le général en chef Cominius s’est porté avec une partie de nos troupes romaines. Votre mari et Titus Lartius ont mis le siége devant la cité de Corioles ; ils ne doutent nullement de vaincre et d’achever promptement la guerre. Voilà la vérité, sur mon honneur ; ainsi, je vous prie, venez avec nous.

virgilie.

Excusez-moi, bonne madame ; je vous obéirai en tout plus tard.

volumnie.

Laissez-la, madame ; dans l’état où elle est, elle ne ferait que troubler notre franche gaieté.

valérie.

Ma foi, je le crois… Adieu donc… Allons, bonne et chère dame… Je t’en prie, Virgilie, mets ta solennité à la porte et sors avec nous.