Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 9.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
CORIOLAN.

virgilie.

Un écervelé, madame.

valérie, à Virgilie.

Allons, laissez de côté votre couture ; je veux que vous flâniez avec moi cette après-midi.

virgilie.

Non, bonne madame, je ne sortirai pas.

valérie.

Vous ne sortirez pas ?

volumnie.

Si fait, si fait.

virgilie.

Non, vraiment, excusez-moi ; je ne franchirai pas notre seuil que monseigneur ne soit revenu de la guerre.

valérie.

Fi ! vous vous emprisonnez très-déraisonnablement. Allons, venez visiter cette bonne dame qui fait ses couches.

virgilie.

Je lui souhaite un prompt rétablissement, et je la visiterai de mes prières ; mais je ne puis aller chez elle.

volumnie.

Et pourquoi, je vous prie ?

virgilie.

Ce n’est pas par crainte d’une fatigue ni par manque d’amitié.

valérie.

Vous voulez être une autre Pénélope ; pourtant, on dit que toute la laine qu’elle fila en l’absence d’Ulysse ne servit qu’à remplir Ithaque de mites. Venez donc. Je voudrais que votre batiste fût aussi sensible que votre doigt ; par pitié, vous cesseriez de la piquer. Allons, vous viendrez avec nous.