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NOTES
sur
CORIOLAN ET LE ROI LEAR.




(1) Coriolan est du nombre des pièces de Shakespeare qui n’ont été imprimées qu’après la mort du poëte. Ce drame a été placé, dans l’in-folio de 1623, en tête de la série intitulée : Tragédies, série que complètent Titus Andronicus, Roméo et Juliette, Timon d’Athènes, Macbeth, Hamlet, Lear, Othello, Antoine et Cléopâtre, Cymbeline. Les commentateurs n’ont pu découvrir jusqu’ici aucun document précis sur l’époque à laquelle Coriolan a été composé et représenté. Ce qui est certain pour tous les experts, c’est que Coriolan rappelle, par son style si elliptique et si imagé à la fois, la dernière manière du maître. Ce qui est probable, c’est que Coriolan est né à la même période et de la même inspiration qu’Antoine et Cléopâtre et Jules César, et que l’achèvement de cette immense trilogie romaine occupa les dernières années de Shakespeare.

Coriolan a été remanié à quatre reprises différentes pour la scène anglaise : en 1682, pour le Théâtre Royal, par Nahum Tate, sous ce titre : l’Ingratitude d’une République ; en 1720, pour Drury-Lane, par John Dennis, sous ce titre : L’Envahisseur de sa patrie, ou le Ressentiment fatal ; en 1755, pour Covent Garden, par Thomas Sheridan ; en 1801, pour Drury-Lane encore, par Kemble.