Il y a un moyen, madame : — le repos est le souverain nourricier de la nature. — C’est le repos qu’il lui faut : pour le provoquer chez lui, — nous avons des simples dont la puissance — fermerait les yeux même de l’angoisse.
Ô vous tous, secrets bénis, — vertus encore inconnues de la terre, — jaillissez sous mes larmes ! Soyez secourables et salutaires — à la détresse du bon vieillard !… Cherchez, cherchez-le, — de peur que sa rage indomptée ne brise une existence — qui n’a plus de guide.
Une nouvelle, madame : — l’armée britannique s’avance.
— Nous le savions : nos préparatifs sont faits — pour la recevoir… Ô père chéri ! — ce sont tes intérêts qui m’occupent. — Aussi la grande France — a-t-elle eu pitié de mon deuil et de mes larmes suppliantes. — Ce n’est pas une vaine ambition qui stimule nos armes, — c’est l’amour, l’amour le plus tendre, c’est la cause de notre vieux père. — Puissé-je bientôt le voir et l’entendre !
— Mais les troupes de mon frère sont-elles en marche ?
Oui, madame.