— Le pauvre Tom a froid…
Je ne puis feindre plus longtemps.
Viens ici, l’ami.
— Et pourtant il le faut.
Bénis soient tes doux yeux ! ils saignent. —
Connais-tu le chemin de Douvres ?
Barrières et grilles, chaussée et trottoir, j’en connais tout. De frayeur le pauvre Tom a perdu son bon sens. Le ciel te préserve du noir démon, homme de bien (64) ! Cinq démons à la fois sont entrés dans le pauvre Tom : celui de la luxure, Obidicut ; Hobbididance, le prince du mutisme ; le démon du vol, Mahu ; celui du meurtre, Modo ; celui des grimaces et des contorsions, Flibbertigibbet, qui maintenant possède les chambrières et les servantes. Sur ce, sois béni, maître !
— Tiens, prends cette bourse, toi que les fléaux du ciel — ont ployé à tous les coups : ma misère — va te rendre plus heureux. Cieux, agissez toujours ainsi ! — À l’homme fastueux et gorgé de voluptés, — qui foule aux pieds vos lois et ne veut pas voir — parce qu’il ne sent pas, faites vite sentir votre puissance : — en sorte que le partage réforme l’excès, — et que chacun ait le nécessaire… Connais-tu Douvres ?
Oui, maître.