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SCÈNE II.

et réduit à une pension ! Tout cela — coup sur coup !… Edmond ! eh bien, quelles nouvelles ?

edmond, feignant de cacher la lettre.

Aucune, n’en déplaise à Votre Seigneurie.

glocester.

Pourquoi êtes-vous si pressé de serrer cette lettre ?

edmond.

Je ne sais aucune nouvelle, monseigneur.

glocester.

Quel papier lisiez-vous là ?

edmond.

Ce n’est rien, monseigneur.

glocester.

Vraiment ? Pourquoi donc alors cette terrible promptitude à l’empocher ? Ce qui n’est rien n’a pas besoin de se cacher ainsi. Faites voir. Allons, si ce n’est rien, je n’aurai pas besoin de besicles.

edmond.

Je vous supplie, monsieur, de me pardonner. C’est une lettre de mon frère que je n’ai pas lue en entier ; mais, d’après ce que j’en connais, je ne la crois pas faite pour être mise sous vos yeux.

glocester.

Donnez-moi cette lettre, monsieur.

edmond.

Je ferai mal, que je la détienne ou que je la donne. Le contenu, d’après le peu que j’ai compris, en est blâmable.

glocester.

Voyons, voyons.

edmond.

J’espère, pour la justification de mon frère, qu’il n’a écrit cela que pour éprouver ou tâter ma vertu.

Il remet la lettre au comte.