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CORIOLAN.

troisième conjuré.

Choisissez donc le bon moment, — et, avant qu’il s’explique ou qu’il puisse émouvoir le peuple — de ses paroles, faites-lui sentir votre épée, — que nous seconderons. Quand il sera terrassé, — son histoire racontée à votre manière ensevelira — ses excuses avec son cadavre.

aufidius.

Plus un mot ! — Voici les seigneurs.


Entrent les seigneurs de la cité.
les seigneurs, à Aufidius.

— Soyez le très-bien venu chez nous.

aufidius.

Je ne l’ai pas mérité ; — mais, dignes seigneurs, avez-vous lu avec attention — ce que je vous ai écrit ?

les seigneurs.

Oui.

premier seigneur.

Et cette lecture nous a peinés. — Ses fautes antérieures, à mon avis, — auraient pu être réparées aisément ; mais s’arrêter là même — où commençait son œuvre, sacrifier — le bénéfice de nos armements, nous indemniser — à nos propres dépens, faire un traité avec un ennemi — qui se rendait, cela n’admet pas d’excuse.

aufidius.

Il approche, vous allez l’entendre.


Entre Coriolan, tambour battant, couleurs déployées ; une foule de citoyens lui font escorte (16).
coriolan.

— Salut, seigneurs ! Je reviens votre soldat, — sans être plus infecté d’amour pour ma patrie — qu’au jour où je partis d’ici, mais soumis toujours — à votre commandement