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SCÈNE XVI.

sentez — à subir une censure légale pour toutes les fautes — qui seront prouvées à votre charge.

coriolan.

J’y consens.

ménénius.

— Là, citoyens ! il dit qu’il y consent. — Considérez ses services militaires ; — songez aux cicatrices que porte son corps et qui apparaissent — comme des fosses dans un cimetière sacré.

coriolan.

Égratignures de ronces, — blessures pour rire !

ménénius.

Considérez en outre — que, s’il ne parle pas comme un citadin, — il se montre à vous comme un soldat. Ne prenez pas — pour l’accent de la haine son brusque langage, — qui, vous dis-je, convient à un soldat, — sans être injurieux pour vous.

cominius.

Bien, bien, assez.

coriolan.

Comment se fait-il — que, m’ayant nommé consul d’une voix unanime, — vous me fassiez, moins d’une heure après, l’affront — de me révoquer ?

sicinius.

C’est à vous de nous répondre.

coriolan.

C’est juste, parlez donc.

sicinius.

— Nous vous accusons d’avoir cherché à supprimer, — dans Rome, toutes les magistratures constituées, et — à vous investir d’un pouvoir tyrannique : — en quoi nous vous déclarons traître au peuple.

coriolan.

— Comment, traître ?