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LE MARCHAND DE VENISE.

jessica.

— Porte-toi bien, bon Lancelot. Hélas ! quel affreux péché c’est en moi — que de rougir d’être l’enfant de mon père ! — Mais quoique je sois sa fille par le sang, — je ne la suis pas par le caractère. Ô Lorenzo, — si tu tiens ta promesse, je terminerai toutes ces luttes : — je me ferai chrétienne pour être ta femme bien-aimée.

Elle sort.

SCÈNE VII.
[Toujours à Venise. Une rue.]
Entrent Gratiano, Lorenzo, Salarino et Solanio.
lorenzo.

— Oui, nous nous esquiverons pendant le souper ; — nous nous déguiserons chez moi, et nous serons de retour — tous en moins d’une heure.

gratiano.

Nous n’avons pas fait des préparatifs suffisants.

salarino.

— Nous n’avons pas encore retenu de porte-torche.

solanio.

— C’est bien vulgaire, quand ce n’est pas élégamment arrangé ; — il vaut mieux, selon moi, nous en passer.

lorenzo.

— Il n’est que quatre heures ; nous avons encore deux heures — pour nous équiper.