de ce qu’il était ! — Restaure-moi par ta présence, Silvia ! — Ah ! douce nymphe, soutiens ton berger désolé !
— Quel vacarme, quel tumulte aujourd’hui ! — Ce sont mes camarades qui font de leur volonté leur loi ; — ils donnent la chasse à quelque malheureux passant. — Ils m’aiment bien ; pourtant j’ai beaucoup à faire — pour les empêcher de commettre de sauvages excès. — Retire-toi, Valentin. Voyons, qui vient là ?
— Oui, madame, je vous ai rendu ce service, — quelque indifférente que vous soyez à ce que fait votre serviteur ; — j’ai hasardé ma vie pour vous délivrer d’un homme — qui voulait faire violence à votre honneur et à votre amour. — En récompense, accordez-moi au moins un tendre regard. — Je ne puis demander et vous ne pouvez, j’en suis sûr, — me concéder une faveur moindre.
Comme ce que je vois et entends ressemble à un rêve ! — Amour, prête-moi la patience de me contenir un moment.
— Ô misérable ! malheureuse que je suis !
— Malheureuse, vous l’étiez, madame, avant que je vinsse ; — mais, par ma venue, je vous ai rendue heureuse.
— Ton approche fait le comble de mon malheur.