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RICHARD II.

tout sanglant — dans ce refuge de la honte, à la face même de Mowbray !

Jean de Gand sort.
richard.

— Nous ne sommes pas né pour prier, mais pour commander. — Puisque nous ne pouvons parvenir à vous réconcilier, — soyez prêts à faire vos preuves au péril de votre vie, — le jour de la Saint-Lambert, à Conventry ; — c’est là que vos épées et vos lances arbitreront — l’effervescent litige de votre haine acharnée. — Puisque nous ne pouvons vous calmer, nous verrons — la justice désigner l’honneur par la victoire. — Lord maréchal, commandez à nos hérauts d’armes — de s’apprêter à régler cette lutte intestine.

Ils sortent.

SCÈNE II.
[L’ancien hôtel de Savoie, à Londres. (3)]
Entrent Jean de Gand et la duchesse de Glocester.
jean de gand.

— Hélas ! ce que j’ai en moi du sang de Glocester — me sollicite, plus même que vos cris, — à m’élever contre les bouchers de sa vie. — Mais puisque le châtiment réside dans les mains mêmes — qui ont commis le forfait que nous sommes impuissants à châtier, — confions notre cause à la volonté du ciel. — Quand il verra les temps mûrs sur terre, — il fera pleuvoir une brûlante vengeance sur la tête des coupables.

la duchesse.

— La fraternité n’est-elle pas pour toi un stimulant plus vif ? — L’amour n’a-t-il plus de flamme dans ton vieux sang ? — Les sept fils d’Édouard, et tu es l’un d’en-