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APPENDICE.

nobles de ce pays, et les consaux des bonnes villes, et dedans trois jours il y en aura assez pour faire la résignation dûment, laquelle vous voulez faire, et par ce point vous apaiserez grandement et adoucirez l’ire de plusieurs hommes d’Angleterre… Tant qu’à moi, je vous défendrai et allongerai votre vie, au nom de pitié, tant que je pourrai : et prierai pour vous envers les Londriens et les hoirs de ceux que vous avez fait mourir.

— Grand merci, dit le roi. Je me confie plus en vous qu’en tout le demeurant d’Angleterre.

— Vous avez droit, répondit le duc de Lanclastre : car si je ne fusse allé au-devant de la volonté du peuple, vous eussiez été pris de lui et dégradé à grande confusion, et mort par vos mauvaises œuvres, qui vous font avoir cette peine et danger.

Quand le duc de Lanclastre eut été en la Tour de Londres avec le roi Richard plus de deux heures, et toujours le plus parlant à lui, il prit congé et se départit : et rentra en la barge : retourna par la rivière de la Tamise en son hôtel : et renforça encore le lendemain ses mandements par toutes les limitations d’Angleterre. Et vinrent à Londres son oncle le duc d’Iorch, le comte de Rostellant son fils, le comte de Northombellande, et messire Thomas de Persy, son frère[1], et vinrent grand nombre de prélats, archevêques et abbés. Adonc vint le duc de Lanclastre, accompagné de ses seigneurs et des plus notables hommes de Londres, au château, tous à cheval : lesquels descendirent en la place : et entrèrent dedans le château : et fut mis le roi hors de la Tour, et vint en la salle ordonné et appareillé comme roi, en manteau ouvert, tenant le sceptre en sa main, et la couronne en son chef, et dit ainsi oyant tous :

  1. Worcester dans le drame.