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APPENDICE.

dedans une chambre entre ses gens, tout ébahi. Le comte d’Erby et sa route chevauchèrent devant la porte du château, laquelle était close et fermée, car le cas le requérait. Le comte vint jusques à la porte, et y fit heurter trois grands coups. Ceux qui étaient dedans, demandèrent : — Qui est cela ?

Le comte d’Erby répondit à leur demande : — Je suis Henry de Lanclastre qui vient au roi pour recouvrer mon héritage de la duché de Lanclastre. Qu’on lui dise ainsi de par moi.

— Monseigneur (répondirent ceux qui l’ouïrent), nous lui dirons volontiers.

Tantôt ils montèrent amont en la salle, et au donjon, là où le roi était, et tous les chevaliers qui conseillé et gouverné l’avaient un long temps delez lui. Si lui dirent ces nouvelles. Le roi regarda ses chevaliers et leur demanda quelle chose était bonne de faire.

— Sire, répondirent-ils, en cette requête n’a que tout bien. Vous le pouvez bien faire venir à vous, lui douzième tant seulement, pour ouïr et entendre quelles choses il voudra dire. C’est votre cousin et un grand seigneur en ce pays. Si vous faut dissimuler, tant que ces choses soient apaisées.

Le roi s’inclina à ces paroles et dit : — Allez le quérir et lui faites ouvrir la porte, et entrer dedans, lui douzième seulement.

— Deux chevaliers se départirent d’avec le roi, et vinrent bas en la place du château et jusques à la porte. Puis firent ouvrir le guichet, et issirent dehors, et inclinèrent le comte d’Erby et les chevaliers qui là étaient, et dirent au comte :

— Monseigneur, vous soyez le bienvenu. Le roi vous verra volontiers et orra aussi : et nous a dit que vous veniez, vous douzième tant seulement.