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APPENDICE.

point de bien à son cousin le comte d’Erby, quand il ne le rappelle delez lui et souffre qu’il relève sa terre. Ce serait, avec ses enfants, un membre bel et grand en Angleterre, et pour lui un bourdon à s’appuyer, mais il fait tout le contraire. Il l’a chassé de lui et le veut tenir en ce danger, et en plus grand encore, s’il peut : car il a déjà attribué à lui son héritage. C’est trop avant fait contre l’ordonnance de droit et de raison, et ne peut ce demeurer longuement en celui état, qu’il ne soit amendé.

Ainsi devisaient et parlaient la greigneur partie des nobles et prélats, et des communautés d’Angleterre.


Comment les Anglais et principalement ceux de Londres s’émurent contre le roi Richard en faveur du comte d’Erby.


Le roi Richard d’Angleterre étant en la marche de Bristo (Bristol) et y tenant ses États, les hommes généralement parmi Angleterre se commencèrent fort à émouvoir et élever l’un contre l’autre : et était justice close parmi les cours d’Angleterre : dont les vaillants hommes, prélats, et gens paisibles, qui ne voulaient que paix, simplesse et amour, et payer ce qu’ils devaient, se commencèrent grandement à ébahir. Car il commença à se mettre sus une manière de gens, par plusieurs routes et compagnies, qui tenaient les champs, et n’osaient les marchands chevaucher, ni aller en leurs marchandises, pour doute d’être dérobés, et ne savaient à qui s’en plaindre pour leur en faire raison et justice, Lesquelles choses étaient moult préjudiciables et déplaisantes en Angleterre, et hors de leurs coutumes et usages, car au royaume d’Angleterre, tous gens, laboureurs et marchands, ont appris de vivre en paix, et à