Eh bien ? Jockey, quelles nouvelles apportes-tu ?
Ma foi, milord, la nouvelle de ce qui se passe. La ville de Detfort poursuit à cor et à cris votre homme qui nous a quittés la nuit dernière, et a attaqué, et détroussé un pauvre voiturier.
Tudieu ! le maraud qui avait coutume de nous signaler le butin !
Oui, milord, lui-même.
Ah ! le vil coquin ! voler un pauvre voiturier ! Pourtant, n’importe ! Je sauverai la vie du misérable drôle. Oui, je le puis. Mais, dis-moi, Jockey, où sont les receveurs ?
Ma foi, milord, ils sont tout près d’ici. Mais le meilleur de l’affaire, c’est que nous sommes à cheval et qu’ils sont à pied. Ainsi nous pouvons leur échapper.
C’est bon. Si les drôles viennent, laissez-moi seul avec eux. Mais, dis-moi, Jockey, combien as-tu eu de ces coquins ? Quant à moi, je suis sûr d’avoir quelque chose, car un de ces marauds m’a si bien étrillé les épaules, que je m’en ressentirai un mois durant.
Ma foi, milord, j’ai une centaine de livres.
Une centaine de livres ! Bravo, Jockey ! Mais, approchez, mes maîtres, et mettez tout votre argent devant moi… Ah ! par le ciel, voilà une magnifique exhibition. Foi de gentilhomme, je veux que la moitié de ceci soit dépensé cette nuit ; mais voici les receveurs, laissez-moi.
Hélas ! cher camarade, que ferons-nous ? Jamais je n’oserai retourner à la cour, car je serais pendu. Mais voici le jeune prince ! que faire ?
Ah çà, marauds, qui êtes-vous ?
Parlez-lui, vous.
Non, parlez-lui, vous, je vous en prie.
Eh bien, coquins, pourquoi ne parlez-vous pas ?
Au nom du ciel, je vous en prie, parlez-lui.