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NOTES.

Seigneur, sans entendre sa réponse ni son excuse ! Je dis que le duc de Lancastre, que vous appelez roi, a plus de torts envers le roi Richard et son royaume que le roi Richard n’en a envers lui et nous : car il est manifeste et bien connu que le duc a été banni du royaume par le roi Richard et son conseil, et par le jugement de son propre père, pour l’espace de dix ans, pour la cause que vous savez ; et pourtant, sans la permission du roi Richard, il est revenu dans le royaume, et (ce qui est pis) a usurpé le nom, le titre et la prééminence du roi. Et je dis conséquemment que vous commettez une offense manifeste en procédant en quoi que ce soit contre le roi Richard, sans l’appeler publiquement à se défendre, »

Aussitôt que l’évêque eut fini son discours, il fut appréhendé par le comte-maréchal, et enfermé sous bonne garde à l’abbaye de Saint-Albans.

(18) À partir de ces mots : Daignez, milords, accéder à la requête des communes, l’édition de 1597, la seule qui ait été publiée sous le règne d’Élisabeth, omet 154 vers pour reprendre le dialogue à ces paroles que Bolingbroke prononce vers la fin de la scène : À mercredi prochain nous fixons solennellement notre couronnement. La conséquence de ce retranchement, évidemment imposé à l’éditeur par une raison politique, est que la déposition du roi Richard n’est pas accomplie effectivement, et que la proclamation du nouveau roi Henry IV a lieu sans transition, après la violente protestation de l’évêque de Carlisle. Le sens de la scène et du drame est complètement défiguré.

(19) Isabelle de France, fille aînée de Charles VII, avait épousé, à l’âge de huit ans, le 31 octobre 1396, le roi d’Angleterre Richard II. Séparée de son mari par la révolution de 1399, elle fut ramenée solennellement en France, en 1402, après la conclusion du traité de Leulingen, et épousa en secondes noces le fils aîné du duc d’Orléans. Sa sœur cadette Catherine, que nous verrons figurer bientôt sur la scène shakespearienne, lui succéda plus tard comme reine d’Angleterre en épousant Henry V.

(20) « Cette description est si vivante, et les paroles en sont si pathétiques, que je ne sais rien qui y soit comparable en aucune langue. » — Dreyden.

(21) Les duc d’Aumerle, de Surrey et d’Exeter furent dépouillés