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SCÈNE X.

la guerre, — pour traiter les esprits malades, écœurés de bonheur, — et pour purger les obstructions qui commencent à embarrasser — en nous les veines essentielles de la vie. Pour parler plus nettement, — j’ai scrupuleusement pesé dans une juste balance — les maux que peuvent causer nos armes et les maux que nous subissons, — et je trouve nos souffrances moins légères que nos offenses. — Nous voyons quelle direction suit le cours des choses, — et nous sommes arrachés à notre paisible retraite — par le brusque torrent des circonstances. — Nous avons le sommaire de tous nos griefs, — que nous produirons en détail au moment favorable. — Nous l’aurions depuis longtemps présenté au roi, — mais toutes nos démarches n’ont pu nous obtenir audience. — Quand nous sommes lésés et que nous voulons expliquer nos griefs, — l’accès de sa personne nous est refusé — par les hommes même qui nous ont le plus lésés. — Les dangers d’une époque toute récente, — dont le souvenir est écrit sur la terre — en lettres de sang encore visibles, et les exemples — multipliés par chaque minute qui s’écoule — nous ont réduits à revêtir ces armes malséantes, — non pour rompre la paix ni aucun de ses rameaux, — mais pour établir ici une paix réelle — qui existe à la fois de nom et de fait.

westmoreland.

— Quand a-t-on jamais repoussé vos réclamations ? — En quoi avez-vous, été froissés par le roi ? — Quel pair a-t-on suborné pour vous blesser ? — Pour quel motif scellez-vous d’un sceau divin — le livre sanglant et illicite d’une rébellion menteuse, — et consacrez-vous la lame acérée de l’émeute ?

l’archevêque.

— Des griefs de l’État, notre frère commun, — comme