Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/366

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
362
HENRY IV.

poins.

Je suis votre ombre, milord ; je vous suivrai.

le prince henry.

Ah çà ! toi, page, et toi, Bardolphe, pas un mot à votre maître de mon retour en ville. Voilà pour votre silence.

Il leur donne de l’argent.
rardolphe.

Je n’ai pas de langue, seigneur.

le page.

Et quant à la mienne, seigneur, je la maîtriserai.

le prince henry.

Adieu ; partez.

Sortent le page et Bardolphe.

Cette Dorothée Troue-Drap doit être quelque chaussée publique.

poins.

Je vous le garantis, aussi publique que la route de Saint-Albans à Londres.

le prince henry.

Comment pourrions-nous voir Falstaff s’exhiber cette nuit sous ses vraies couleurs, sans être vus nous-mêmes ?

poins.

Mettons des jaquettes et des tabliers de cuir, et servons-le à table, comme garçons.

le prince henry.

De dieu devenir taureau ! Terrible dégringolade ! ç’à été le cas de Jupiter. De prince devenir apprenti ! Infime métamorphose ! telle sera la mienne ; car, en toute chose, le résultat compense l’extravagance. Suis-moi, Ned.

Ils sortent.