— Tu veux frapper mon oreille avide du récit de leurs exploits ; — mais, à la fin, la frappant pour toujours, — tu éteindras ces louanges avec ce soupir — suprême : « frère, fils, et tous sont morts ! »
— Douglas est vivant, et votre frère aussi ; — mais, pour milord votre fils…
Ah ! il est mort !… — Vois comme le soupçon a la parole prompte. — Celui qui redoute une chose et craint de l’apprendre — voit instinctivement dans les yeux d’autrui — que ce qu’il redoutait est arrivé. Cependant parle, Morton ; — dis au comte que sa divination en a menti ; — et ce sera pour moi une insulte douce, — et je t’enrichirai pour m’avoir fait cet affront.
— Vous êtes trop grand pour que je vous contredise. — Votre instinct n’est que trop vrai, vos craintes ne sont que trop certaines.
— Mais tout cela ne dit pas que Percy soit mort. — Je lis une étrange confession dans ton regard. — Tu hoches la tête, et tu tiens pour dangereux ou coupable — de déclarer la vérité. S’il est tué, dis-le ; — ce n’est pas une offense que d’annoncer sa mort : — il est coupable de calomnier un mort, — mais non de dire qu’un mort ne vit plus. — Pourtant le premier porteur d’une affligeante nouvelle — n’a qu’un office ingrat ; et sa voix — a toujours le son d’une cloche funèbre, — sonnant à notre souvenir le glas d’un ami disparu.
— Je ne puis croire, milord, que votre fils soit mort.
— Je regrette qu’il me faille vous forcer à croire — ce