soldat, — et l’accabler de ma caresse. — Aux armes ! vite, aux armes ! Compagnons, soldats, amis, — que le sentiment du devoir exalte votre ardeur — mieux que je ne puis le faire par mes exhortations, — moi qui n’ai guère le don de la parole.
— Milord, voici une lettre pour vous.
Je ne puis la lire maintenant. — Ô gentilshommes, la vie est courte ; — mais, employés lâchement, ses courts moments seraient encore trop longs, — quand même, à cheval sur l’aiguille d’une horloge, — la vie s’arrêterait au bout d’une heure. — Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des rois ; — si nous mourons, il est beau de mourir, quand des princes meurent avec nous ! — et quant à notre conscience, toute prise d’armes est légitime — quand le but en est équitable !
— Milord, préparez-vous ; le roi avance rapidement.
— Je le remercie de me couper la parole, — car je ne fais pas profession d’éloquence. Un dernier mot : — que chacun fasse de son mieux. Et maintenant je tire — mon épée, bien résolu à en rougir la trempe — avec le sang le plus pur que je pourrai trouver — dans les hasards de cette périlleuse journée. — Maintenant, Espérance ! Percy ! et en avant ! — Faites résonner tous les instruments superbes de la guerre, — et embrassons-nous tous à cette