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SCÈNE III.

hotspur.

— Et quand le diable viendrait rugir pour les avoir, — je ne les enverrais pas !… Je vais courir après lui — pour le lui dire ; car je veux soulager mon cœur, — fût-ce au risque de ma tête.

northumberland.

— Eh quoi ! ivre de colère ! arrêtez un peu ; — voici votre oncle qui vient.


Rentre Worcester.
hotspur.

Ne plus parler de Mortimer ! — Sangdieu, je veux parler de lui ; et que mon âme — n’obtienne pas miséricorde, si je ne me joins pas à lui. — Oui, pour sa cause, j’épuiserai toutes ces veines, — je verserai le plus précieux de mon sang goutte à goutte dans la poussière, — ou j’élèverai Mortimer qu’on foule aux pieds — aussi haut que ce roi oublieux, — cet ingrat, ce gangrené Bolingbroke !

northumberland, à Worcester.

— Frère, le roi a rendu furieux votre neveu.

worcester.

— Qui donc a provoqué cette effervescence depuis mon départ ?

hotspur.

— Morbleu, il veut avoir tous les prisonniers ; — et quand je l’ai pressé encore une fois de racheter — le frère de ma femme, alors ses joues ont pâli ; — et il m’a jeté à la face un regard meurtrier, — tout frémissant qu’il était au seul nom de Mortimer.

worcester.

— Je ne puis le blâmer. Mortimer n’a-t-il pas été proclamé — par feu Richard le prince du sang le plus proche (34) ?