Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
RICHARD II.

la duchesse.

— Je ne veux pas rester en paix… De quoi s’agit-il, mon fils ?

aumerle.

— Soyez calme, bonne mère ; il n’y va — que de ma vie.

la duchesse.

De ta vie !

york.

— Apportez-moi mes bottes, je vais trouver le roi.

Le valet revient avec les bottes du duc.
la duchesse, montrant le valet.

— Chasse-le, Aumerle… Pauvre enfant, tu es consterné.

Au valet.

— Hors d’ici, scélérat ! ne reparais jamais devant moi.

york, au valet.

— Donne-moi mes bottes, te dis-je.

la duchesse.

— Ah ! York, que vas-tu faire ? — Tu ne veux pas cacher la faute de ton enfant ! — Avons-nous d’autres fils ? Est-il vraisemblable que nous en ayons d’autres ? — Est-ce que le temps n’a pas tari en moi la fécondité ? — Et tu veux enlever mon bel enfant à ma vieillesse, — et me dérober l’heureux nom de mère ! — Ne te ressemble-t-il pas ? N’est-il pas à toi ?

york.

— Femme niaise et folle, — tu veux cacher une conspiration si noire ! — ils sont douze qui ont fait vœu — en vertu d’un engagement mutuel, — de tuer le roi à Oxford.

la duchesse.

Il n’en sera pas. — Nous le garderons ici : alors qu’y pourra-t-il ?

york.

— Arrière, radoteuse ! fût-il vingt fois mon fils, — je le dénoncerais.