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RICHARD II.

la duchesse.

— Sois le bienvenu, mon fils. Quelles sont les violettes — qui émaillent le vert giron de ce nouveau printemps ?

aumerle.

— Madame, je n’en sais rien et ne m’en soucie guère. — Dieu sait qu’il m’est égal d’en être ou de n’en pas être.

york.

— C’est bon, comporte-toi bien dans cette saison nouvelle, — de peur d’être moissonné avant ta floraison. — Quelles nouvelles d’Oxford ? Ces joutes et ces fêtes durent-elles toujours ?

aumerle.

Oui, milord, autant que je sache.

york.

Vous irez là, je le sais.

aumerle.

— Si Dieu ne s’y oppose, c’est mon intention.

york.

— Quel est donc ce sceau qui sort de ta poitrine ? — Oui-dà, tu pâlis ? Fais-moi voir cet écrit.

aumerle.

Milord, ce n’est rien.

york.

Alors, peu importe qu’on le voie. — Je veux être édifié : laisse-moi voir cet écrit ?

aumerle.

— Je supplie Votre Grâce de m’excuser : — c’est une chose de minime conséquence — que pour certaines raisons je ne voudrais pas laisser voir.

york.

— Et que j’entends voir, monsieur, pour certaines raisons. — Je crains, je crains.