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SCÈNE XI.

Ci-gisent — deux cousins qui ont creusé leurs fosses avec des pleurs ! — Est-ce que notre malheur ne ferait pas bien ainsi ?… Allons, allons, je vois — que je babille follement, et vous vous moquez de moi.

À Northumberland qui est revenu près du rempart.

— Très-puissant prince, milord Northumberland, — que dit le roi Bolingbroke ? Sa Majesté veut-elle — permettre à Richard de vivre jusqu’à ce que Richard meure ? — Tu fais la révérence, et Bolingbroke dit oui.

northumberland.

— Milord, il vous attend dans la cour basse — pour conférer avec vous. Vous plaira-t-il de descendre ?

richard.

— Je descends, je descends, comme l’éclatant Phaéton, — impuissant à conduire des rosses indociles.

Northumberland rejoint Bolingbroke.

— Dans la cour basse ! Cour basse, en effet, où les rois s’abaissent — jusqu’à venir à l’appel des traîtres, et jusqu’à leur faire honneur ! — Dans la cour basse ! Allons en bas ! En bas la cour ! En bas, le roi ! — Car c’est le hibou nocturne qui crie à la hauteur où devrait chanter l’alouette !

Le roi et sa suite quittent le rempart.
bolingbroke.

— Que dit Sa Majesté ?

northumberland.

Le chagrin et la tristesse de son cœur — le font divaguer, comme un homme en délire ; — néanmoins il descend.

Richard et sa suite apparaissent au bas de la forteresse.
bolingbroke.

— Rangez-vous tous, — et témoignez à Sa Majesté le respect qui lui est dû… — Mon gracieux seigneur…

Il s’agenouille.