Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 11.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
SCÈNE VII.

ross.

— Il dépend de Votre Grâce de lui faire réparation.

willoughby.

— Des hommes infimes se sont agrandis de ses domaines.

york.

— Lords d’Angleterre, écoutez-moi, — j’ai ressenti les outrages faits à mon neveu, — et j’ai tâché par tous mes efforts de lui obtenir réparation ; — mais venir ainsi, les armes à la main, — opérer avec le tranchant de son glaive le redressement de ses torts, — chercher la réparation par l’outrage, c’est ce qui ne se doit pas ; — et vous tous qui le soutenez en ceci, — vous fomentez la rébellion, et vous êtes tous rebelles.

northumberland.

— Le noble duc a juré qu’il vient seulement — réclamer son bien : et pour cette légitime revendication, — nous avons tous solennellement juré de lui donner aide ; — et puisse ne jamais connaître le bonheur, celui qui violera ce serment !

york.

— Bien, bien. Je prévois l’issue de cette prise d’armes. — Je ne puis l’empêcher, je dois le confesser ; mon pouvoir est trop faible, mes ressources sont insuffisantes. — Mais, si je le pouvais, par celui qui m’adonne la vie ! — je vous arrêterais tous et je vous ferais plier devant la merci souveraine du roi. — Mais, puisque je ne le puis, sachez — que je reste neutre. Sur ce, adieu ; à moins qu’il ne vous plaise d’entrer dans le château, — et de vous y reposer cette nuit.

bolingbroke.

— Une offre, mon oncle, que nous accepterons volontiers. — Mais il faut que nous décidions Votre Grâce à venir avec nous — au château de Bristol, occupé, dit-on, — par Bushy, Bagot et leurs complices, — ces chenilles de la république, — que j’ai juré d’extirper et de détruire.