Et qui m’en empêchera ? — Je veux désespérer et rompre — avec le fourbe espoir. C’est un flatteur, — un parasite qui fait reculer la mort. — La mort dénouerait doucement les liens de l’existence, — sans le faux espoir qui en prolonge l’agonie.
— Voici venir le duc d’York.
— Avec les insignes de la guerre autour de son cou vieilli. — Oh ! qu’il a l’air soucieux et préoccupé ! — Oncle, — au nom du ciel, dites-nous des paroles consolantes.
— Si j’en disais, je mentirais à ma pensée. — La consolation est au ciel ; et nous sommes sur la terre, — où il n’existe que croix, soucis et chagrins. — Votre mari est allé sauver son empire au loin, — tandis que d’autres viennent le lui faire perdre chez lui. — Il m’a laissé ici pour étayer ses États, — moi qui, affaibli par l’âge, ne puis me soutenir moi-même. — Maintenant vient l’heure critique qu’ont amenée ses excès ! — Maintenant il va éprouver les amis qui le flattaient.
— Milord, votre fils était parti avant mon arrivée.
— Parti !… Allons, bien !… Que les choses aillent comme elles voudront ! — Les nobles se sont enfuis ; les communes sont froides, — et je crains bien qu’elles ne se révoltent en faveur d’Hereford. — Maraud, rends-toi à Plashy auprès ma sœur Glocester ; — dis-lui de