— Ce n’est pas l’office d’un ami, monseigneur.
— Fuyez, fuyez, monseigneur ; il n’y a plus à rester ici.
— Adieu à vous ; et à vous ; et à vous, Volumnius. — Straton, tu es resté endormi tout ce temps ; — adieu à toi aussi, Straton… Compatriotes, — j’ai la joie au cœur en songeant que, dans toute ma vie, — je n’ai pas trouvé un homme qui ne me fût fidèle. — Je gagnerai à cette désastreuse journée plus de gloire — qu’Octave et Marc Antoine — n’en obtiendront par cet infâme triomphe. — Sur ce, adieu à tous ! car la bouche de Brutus — a presque achevé le récit de sa vie. — La nuit pèse sur mes yeux ; mes os veulent reposer, — n’ayant travaillé que pour atteindre cette heure-là.
Fuyez, fuyez, fuyez !
— Fuyez, monseigneur, fuyez.
Pars ; je te suis.
— Straton, reste auprès de ton seigneur, je te prie ; — tu es un digne compagnon ; — un reflet d’honneur est sur ta vie : — tiens donc mon épée, et détourne la face, — tandis que je me jetterai dessus. Veux-tu, Straton ?
— Donnez-moi d’abord votre main. Adieu, monseigneur.
— Adieu, bon Straton… César, sois tranquille maintenant ! — certes, je ne t’ai pas tué avec autant d’ardeur.