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SCÈNE XVI.

flèche empoisonnée — seraient aussi bienvenus à l’oreille de Brutus — que l’annonce de ce spectacle.

titinius.

Hâtez-vous, Messala, — pendant que je vais chercher Pindarus.

Sort Messala.

— Pourquoi m’avais-tu envoyé, brave Cassius ? — Est-ce que je n’ai pas rencontré tes amis ? Est-ce qu’ils n’ont pas — déposé sur mon front cette couronne de triomphe, — en me disant de te la donner ? Est-ce que tu n’as pas entendu leurs acclamations ? — Hélas ! tu as mal interprété toutes choses. — Mais tiens, reçois cette guirlande sur ton front ; — ton Brutus m’a ordonné de te la remettre, et je — veux exécuter son ordre.

Il détache sa couronne et la pose sur le front du cadavre.

Brutus, accours vite — et vois combien j’honorais Caïus Cassius…

Il ramasse l’épée de Cassius.

— Avec votre permission, dieux !… Tel est le devoir d’un Romain. — Viens, glaive de Cassius, et trouve le cœur de Titinius !

Il se frappe et meurt.


Alarme. Messala revient, avec Brutus, le jeune Caton, Straton, Volumnius et Lucilius.
brutus.

— Où, Messala ? où est son corps ?

messala.

— Là-bas ; et voyez Titinius qui le pleure !

brutus.

— La face de Titinius est tournée vers le ciel.

caton.

Il est tué.

brutus.

— Ô Jules César, tu es encore puissant ! — Ton esprit