Ô lamentable spectacle !
Ô noble César !
Ô jour funeste !
Ô traîtres ! scélérats !
Ô sanglant, sanglant spectacle !
Nous serons vengés. Vengeance ! Marchons ! cherchons, brûlons, incendions, tuons, égorgeons ! que pas un traître ne vive !
Arrêtez, concitoyens !
Paix, là. Écoutons le noble Antoine.
Nous l’écouterons, nous le suivrons, nous mourrons avec lui.
— Bons amis, doux amis, que ce ne soit pas moi qui vous provoque — à ce soudain débordement de révolte. — Ceux qui ont commis cette action sont honorables ; — je ne sais pas, hélas ! quels griefs personnels — les ont fait agir : ils sont sages et honorables, — et ils vous répondront, sans doute, par des raisons. — Je ne viens pas, amis, pour enlever vos cœurs ; — je ne suis pas orateur, comme l’est Brutus, — mais, comme vous le savez tous, un homme simple et franc, — qui aime son ami ; et c’est ce que savent fort bien — ceux qui m’ont donné permission de parler de lui publiquement.