Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 10.djvu/334

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
330
TIMON D'ATHÈNES.

premier sénateur.

Touche seulement du pied — nos portes fortifiées, et elles vont s’ouvrir, — si ta magnanimité, précédant tes pas, — nous déclare que tu entres en ami.

deuxième sénateur.

Jette ton gantelet, — ou tout autre gage d’honneur, comme un garant — que tu emploiras tes forces au redressement de tes griefs — et non à notre ruine, et ton armée tout entière — fera son havre de notre cité, jusqu’à ce que nous ayons — pleinement satisfait à tes désirs.

alcibiade.

Eh bien, voici mon gantelet ! — Descendez et ouvrez vos portes inattaquées. — Ceux des ennemis de Timon et des miens — que vous-mêmes désignerez pour le châtiment, — ceux-là seuls succomberont ; et pour rassurer vos inquiétudes — sur mes généreuses intentions, je déclare que pas un de mes hommes — ne quittera son poste et ne troublera le cours — de la justice régulière dans l’enceinte de votre cité, — sans encourir, devant vos lois publiques, — la plus terrible responsabilité.

les deux sénateurs.

Voilà le plus noble langage.

alcibiade.

— Descendez et tenez parole.

Les sénateurs descendent et ouvrent les portes.


Entre le soldat qui a paru à la scène xv.
le soldat.

Mon noble général, Timon est mort. — Il est inhumé au bord extrême de la mer ; — sur la pierre tumulaire est une inscription que — j’ai moulée sur la cire… Cette molle empreinte — suppléera à ma malheureuse ignorance.