Menez-nous à sa caverne. — Nous sommes tenus par notre promesse aux Athéniens — de parler à Timon.
En toutes les circonstances — les hommes ne sont pas les mêmes. C’est le temps avec ses malheurs — qui l’a fait ce qu’il est. Que le temps, d’une main plus propice, — lui rende la fortune de ses premiers jours, — et peut-être le refera-t-il tel qu’il était. Menez-nous à lui, — et advienne que pourra.
Voici sa caverne. — Que la paix et le contentement soient ici !… Seigneur Timon ! Timon ! — Montrez-vous et parlez à des amis. Les Athéniens — vous envoient saluer par deux de leurs plus respectables sénateurs. — Parlez-leur, noble Timon.
— Ô toi, soleil secourable, brûle !… Parlez, pendards ! — Que toute vérité dite par vous vous fasse une ampoule ! Que tout mensonge cautérise — votre langue jusqu’à la racine — et la consume, à peine proféré !
Digne Timon…
— Oui, digne de votre société comme vous de la sienne !
— Les sénateurs d’Athènes te saluent, Timon.
— Je les remercie, et volontiers je leur renverrais la peste, — si je pouvais l’attraper pour eux.