— Tu t’es perdu, en ne ressemblant qu’à toi-même : — insensés si longtemps, imbécile aujourd’hui ! Crois-tu donc — que le vent glacial, impétueux chambellan, — va t’apporter ta chemise chaude ? que ces arbres moussus — qui survivent à l’aigle, vont te suivre comme des pages — et se déplacer sur un signe de toi ! que le froid ruisseau, — figé par la glace, va t’offrir un lait de poule matinal — pour réparer tes excès nocturnes ? Appelle les créatures — que leur nudité soumet à tous les outrages — d’un ciel acharné qui, sans vêtement, sans abri, — exposées au choc des éléments, — vivent au gré de la nature : dis-leur de te flatter ; — oh ! tu reconnaîtras…
Un sot en toi. Va-t’en.
— Je t’aime maintenant plus que je ne t’ai jamais aimé.
— Moi, je te hais davantage.
Pourquoi ?
Tu flattes la misère.
— Je ne te flatte pas ; je dis que tu es un gueux.
— Pourquoi viens-tu me chercher ?
Pour te vexer.
— C’est toujours l’office ou d’un méchant ou d’un niais. — Y prends-tu plaisir ?
Oui.