— Vous murmurez en vain.
En vain ? Les services qu’il a rendus — à Lacédémone et à Byzance — suffiraient à suborner ceux qui veulent sa mort.
Comment cela ?
— Eh bien, je dis, messeigneurs, qu’il a rendu de brillants services — et qu’il a tué sur le champ de bataille nombre de vos ennemis. — Avec quelle valeur il s’est conduit — dans le dernier combat ! Que de coups il a portés !
— Et que de dépouilles aussi il a emportées ! — C’est un suppôt d’orgie ; il a un vice — qui trop souvent noie sa raison et fait sa valeur prisonnière. — À défaut d’autres ennemis, celui-là seul suffirait — pour l’accabler. Dans cette fureur bestiale, — on l’a vu commettre maint outrage — et provoquer les querelles. Nous en sommes convaincus, — son existence est un opprobre et son ivrognerie un danger.
— Il mourra.
Sort cruel ! il aurait pu mourir à la guerre ! — Messeigneurs, si vous êtes indifférents aux qualités de cet homme — qui avec son bras droit pourrait racheter son existence — sans devoir rien à personne, eh bien, pour vous décider, — prenez mes services et joignez-les aux siens. — Et puisque votre âge vénérable, je le sais, aime les garanties, — je fais de mes victoires, de ma gloire tout entière, le gage de sa rédemption. — Si, pour ce crime, il doit sa vie à la loi,