— La religion en gémit.
Pour ma part, — je n’ai jamais goûté les bienfaits de Timon ; — jamais il ne m’a accablé de ses bontés — pour faire de moi son ami. Eh bien, je déclare, — par déférence pour un si noble cœur, pour une vertu si illustre, — pour une conduite si honorable, — s’il s’était adressé à moi dans ses nécessités, — je me serais considéré comme tenant de lui tout mon bien, — et je lui en aurais restitué la plus belle moitié, — tant j’aime son caractère. Mais, je le vois, — les hommes doivent apprendre désormais à se passer de pitié ; — car l’égoïsme prévaut sur la conscience.
— Humph ! doit-il m’importuner moi, plutôt que tous les autres ! — Il aurait pu recourir à Lucius ou à Lucullus ; — et puis il y a Ventidius qui est riche, lui aussi, — et qu’il a libéré de prison. Tous trois — lui doivent leur fortune.
Ô mon seigneur, — tous trois ont été éprouvés et reconnus de mauvais aloi ; car — tous trois l’ont refusé.
Comment ! ils l’ont refusé ! — Ventidius et Lucullus l’ont refusé, — et il s’adresse à moi. Tous trois !… Humph !… — Voilà qui dénote en lui bien peu d’amitié ou de jugement ! — Devrais-je être son pis-aller ? Ses amis, comme