sens une disposition à l’indulgence, — et pourtant il y a quelqu’un céans que je ne puis pardonner.
— Vous, l’ami, qui me teniez pour un niais, un couard, — un luxurieux fieffé, un âne, un fou, — en quoi donc ai-je mérité de — vous un pareil panégyrique ? —
Ma foi, monseigneur, je n’ai fait que plaisanter suivant la mode du jour. Si vous voulez me pendre pour ça, vous le pouvez, mais j’aimerais mieux, ne vous en déplaise, être fouetté.
— Fouetté d’abord, monsieur, et pendu ensuite. — Prévôt, faites proclamer par toute la ville — que, s’il existe une femme outragée par ce libertin, — (et je lui ai entendu jurer à lui-même qu’il en est une — qu’il a rendue mère), elle n’a qu’à paraître, — et il l’épousera : la noce finie, — qu’il soit fouetté et pendu.
Je conjure Votre Altesse de ne pas me marier à une putain. Votre Altesse disait à l’instant que j’avais fait d’elle un duc : mon bon seigneur, ne m’en récompensez pas en faisant de moi un cocu.
Sur mon honneur, tu l’épouseras. — À cette condition je te pardonne tes calomnies et — te remets tes autres offenses… Emmenez-le en prison, — et veillez à ce que nos volontés soient exécutées. —
Me marier à une drôlesse, monseigneur, c’est m’infliger la mort, le fouet et la hart.
— C’est ce que mérite le calomniateur d’un prince.