Sur mon honneur, — si elle est folle comme je le crois, — sa folie a un singulier caractère de bon sens, — une suite dans l’enchaînement des idées — que je n’ai jamais vue à la folie.
Ô gracieux duc, — éloignez cette pensée ; et ne repoussez pas la raison même — sous prétexte d’incohérence ; mais que votre raison serve — à faire surgir la vérité des ténèbres où elle est reléguée, — et à y reléguer le mensonge qui n’a du vrai que l’apparence !
Bien des gens qui ne sont pas fous — ont certainement moins de raison… Qu’avez-vous à dire ?
— Je suis la sœur d’un nommé Claudio, — condamné pour acte de fornication — à perdre la tête, condamné par Angelo ; — moi, novice d’un couvent, — j’ai été mandée par mon frère ; un nommé Lucio — servant alors de messager…
C’est moi, s’il plaît à Votre Grâce. — Je suis venu la voir de la part de Claudio, et lui ai demandé — d’essayer sa gracieuse influence auprès du seigneur Angelo, — afin d’obtenir le pardon de son pauvre frère.
C’est lui, en effet.
— On ne vous a pas dit de parler.