Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 10.djvu/196

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
192
MESURE POUR MESURE.

le prévôt.

— Cela va être fait immédiatement, mon bon père. Mais Bernardin est condamné à mourir cette après-midi ; — et que ferons-nous de Claudio — pour me garantir du danger auquel je suis exposé, — s’il est reconnu qu’il est vivant ?

le duc.

Voici ce qu’il faut faire. — Logez dans des réduits secrets et Bernardin et Claudio. — Avant que le soleil ait fait deux fois son salut journalier — aux générations terrestres, vous verrez — votre sûreté garantie.

le prévôt.

— Je me mets volontiers sous votre dépendance.

le duc.

— Vite, dépêchez, et envoyez la tête à Angelo.

Le prévôt sort.

— Maintenant, je vais écrire à Angelo une lettre — que portera le prévôt. La teneur — lui attestera que je suis sur le point d’arriver — et que, pour de graves considérations, je suis obligé — de faire une entrée publique. Je le prierai — de venir me rencontrer à la fontaine consacrée, — à une lieue en aval de la ville ; et de là, — en procession solennelle et dans un cérémonial dûment réglé, — nous ferons route avec Angelo.


Rentre le prévôt.
le prévôt.

— Voici la tête : je vais la porter moi-même.

le duc.

— C’est fort bien. Revenez vite ; — car j’ai à vous communiquer des choses — qui ne doivent être confiées qu’à votre oreille.