Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1872, tome 10.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
MESURE POUR MESURE.

tes actions. Mille esprits capricieux — t’attribuent la paternité de leurs vains rêves — et torturent ta pensée à leur fantaisie !

Rentrent Marianne et Isabelle.

Soyez les bienvenues ! Qu’avez-vous décidé ?

isabelle.

— Elle se chargera de l’entreprise, mon père, — si vous le lui conseillez.

le duc.

Je ne l’y autorise pas, — je l’en supplie.

isabelle.

Vous avez peu de chose à dire : — seulement, quand vous le quitterez, ces simples mots, tout doucement et tout bas : — Maintenant, souvenez-vous de mon frère.

marianne.

Ne craignez rien.

le duc.

— Et vous, ma gente fille, ne craignez rien non plus. — Il est votre mari par contrat préalable : — vous rapprocher ainsi n’est point péché ; — la validité de vos droits sur lui — couvre la supercherie. Allons, partons. — Nous avons à récolter, mais d’abord à semer.

Ils sortent.

SCÈNE XII.
[L’intérieur de la prison.]
Il fait nuit. Entrent le prévôt et le clown.
le prévôt.

Venez ici, maraud. Êtes-vous capable de couper la tête d’un homme ?