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Scène II

PETRUCHIO.

— Cela t’apprendra à frapper quand je te le dis, coquin ! drôle !

Entre Hortensio
HORTENSIO.

— Eh bien ! qu’y a-t-il ? mon vieil ami Grumio ! et mon cher Petruchio… Comment vous trouvez-vous à Vérone ?

PETRUCHIO.

— Signor Hortensio, vous venez justement pour mettre le holà ! — Con tutto in core bene trovuto ! je puis le dire.

HORTENSIO.

Alla nostra casa bene venuto
Molto honorato signor mio Petruchio.

— Relève-toi, Grumio, relève-toi, nous arrangerons cette querelle.

GRUMIO.

Non. Peu importe tout ce qu’il allègue en latin ! Dites-moi si ce n’est pas pour moi un motif légal de quitter son service. Écoutez, monsieur : il m’ordonnait de le cogner et de le frapper solidement ; eh bien, monsieur, était-il convenable qu’un serviteur traitât ainsi son maître, un homme qui, autant que je sache, a peut-être plus de trente-deux ans ! — Plût à Dieu que je lui eusse donné un bon coup tout d’abord ! — Grumio n’aurait pas été ainsi étrillé !

PETRUCHIO.

— Stupide manant ! … cher Hortensio, — je disais à ce faquin de cogner à votre porte, — et je ne pouvais pas obtenir ça de lui !

GRUMIO.

— Cogner à la porte !… ô ciel ! — est-ce que vous ne m’avez pas dit en propres termes… Drôle, cogne-moi ici,