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EXTRAIT DU DÉCAMÉRON DE BOCCACE.

lement ton anneau ; il est donc temps que, suivant ta promesse, je doive être reçue de toi comme ta propre femme.

Le Comte oyant ceci fut fort étonné et reconnut l’anneau et pareillement les enfants qui lui ressemblaient, toutefois il dit : — Comment cela peut-il être arrivé ?

La Comtesse, avec grande admiration du Comte et de tous les autres qui étaient présents, conta par ordre tout le fait, et comme il était advenu ; pour laquelle chose le Comte connaissant qu’elle disait vrai, et voyant sa persévérance et son bon sens, et deux si beaux petits garçons, aussi pour garder ce qu’il avait promis et complaire à tous ses sujets et aux dames qui le priaient toutes de la recueillir désormais comme sa légitime épouse et l’honorer, relâcha son obstinée rigueur et la fit lever, puis l’embrassa, et la baisa, et la reconnut pour sa légitime épouse et les deux garçons pour ses enfants. Et après l’avoir fait vêtir d’habits convenables à elle, avec grand plaisir de tous ceux qui y étaient, et de tous les autres vassaux qui le surent, il fit non-seulement tout ce jour-là, mais plusieurs autres, très-grandes chères, et de ce jour en avant l’aima et honora comme sa femme et épouse. Et elle lui fut très-grandement chère.


FIN DE L’APPENDICE.