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NOTES.

Il se dérobait aux lois de nature,
Car, pour sûr, il n’avait pas mes goûts ;
Il ne se souciait pas des femmes,
Mais les dédaignait toutes.
Mais voyez ce qui un jour lui advint.
Comme il était à la fenêtre,
Il vit une mendiante en gris.
Qui lui causa bien des peines.

Le second couplet est devenu mémorable, grâce à la citation partielle qu’en fait Mercutio :

L’aveugle enfant qui tire si juste
Descendit vite du ciel,
Prit un dard et tira sur lui
À l’endroit où il était placé ;
Aussitôt le roi fut percé au vif.
Et quand il sentit la pointe de la flèche
Qui adhérait à son tendre cœur,
Il sembla comme s’il allait mourir.
Quel est, dit-il, ce changement soudain ?
Faut-il que je sois sujet à l’amour,
Moi qui n’y ai jamais consenti,
Et qui n’ai cessé de le défier ?

(34) Une pensée analogue se retrouve dans les Sonnets de Shakespeare : « C’est faire marchandise de ce qu’on aime que d’en publier partout la riche estimation[1]. »

(35) Refrain d’une chanson d’amour aujourd’hui perdue.

(36) Le branle du bouquet était une danse par laquelle les bals commençaient généralement dans la seconde moitié du seizième siècle. Un petit livre imprimé à Anvers, en 1579, sous ce titre : Deux dialogues du langage français italianisé, en fait la description suivante : « Un des gentilshommes et une des dames, étant les premiers en la danse, les autres (qui cependant continuent la danse), et, se mettant dedans ladite compagnie, vont baisant par ordre toutes les personnes qui y sont : à savoir le gentilhomme les dames, et la dame les gentilshommes. Puis, ayant achevé leurs baisements, au lieu qu’ils étaient les premiers en la danse, se mettent les derniers. Et cette façon de faire se continue par le gentilhomme et la dame qui

  1. Sonnet 102 dans l’édition anglaise, 113 dans mon édition.