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SCÈNE VIII.
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Entre Nathaniel, armé et représentant Alexandre.
NATHANIEL.

Quand je vivais dans le monde, j’étais souverain du monde,
À l’est, à l’ouest, au nord, au sud je répandais ma force conquérante.
Mon écusson déclare nettement que je suis Alisandre…

BOYET.

— Votre nez dit que non, que vous ne l’êtes pas ; car il est trop droit.

BIRON, à Boyet.

— Et votre nez sent que non ! Chevalier vous avez le flair délicat.

LA PRINCESSE.

— Le conquérant est épouvanté !… Poursuis, bon Alexandre.

NATHANIEL, reprenant.

Quand je vivais dans le monde, j’étais souverain du monde.

BOYET.

— C’est, ma foi, vrai : vous l’étiez, Alisandre.

BIRON, faisant signe à Trogne.

— Grand Pompée !

TROGNE, s’inclinant.

Me voici ! Trogne pour vous servir !

BIRON.

Emmène le conquérant ; emmène Alisandre.

TROGNE, à Nathaniel.

Ô messire, vous avez causé la chute d’Alisandre le Conquérant ! Pour la peine, vous allez être dépouillé du costume bariolé. Votre lion a beau tenir sa masse d’armes assise sur une chaise percée (50), il n’a rien du héros à chyle. Un conquérant doit avoir peur de parler ! Par pudeur, esquive-toi, Alisandre.

Nathaniel se retire.

Là !… c’est un doux imbécile, voyez-vous ! Un homme