Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1869, tome 6.djvu/372

Cette page a été validée par deux contributeurs.
374
PEINES D'AMOUR PERDUES.

TROGNE.

— De mon sieur Biron, un bon maître à moi, — à une dame de France qu’il a appelée Rosaline.

LA PRINCESSE.

— Tu as donné une autre lettre pour la sienne… Allons, mes seigneurs, partons…

Remettant la lettre à Rosaline.

— Prends toujours celle-ci, ma chère, tu recevras un autre jour celle qui t’est adressée.

La princesse sort avec sa suite.
BOYET, à Rosaline.

— Qui donc fait ici la chasse galante ?

ROSALINE.

Dois-je vous l’apprendre ?

BOYET.

— Oui, mon continent de beauté.

ROSALINE.

Eh bien, c’est celle qui brandit l’arc. — Bien paré, n’est-ce pas ?

BOYET.

— La princesse va détruire les bêtes à corne ; mais quand tu te marieras, — je veux être pendu si les cornes manquent cette année-là. — Bien rispoté, n’est-ce pas ?

ROSALINE.

— Je prouverai donc que je suis bonne tireuse.

BOYET.

Oui, mais qui sera votre cerf ?

ROSALINE.

— Si je le choisis aux cornes, ce sera vous : approchez. — Bien frappé, pas vrai ?

MARIA.

— Vous vous querellez toujours avec elle, Boyet, et elle frappe au front.