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SCÈNE V.

SCÈNE V.
[Une autre partie du parc.]
Entrent la Princesse, Rosaline, Maria, Catherine, Boyet, des Seigneurs, des gens de la suite, et un Garde-Chasse.
LA PRINCESSE.

— Était-ce le roi qui éperonnait si vivement son cheval — à l’assaut de cette colline escarpée ?

BOYET.

— Je ne sais ; mais il me semble que ce n’était pas lui.

LA PRINCESSE.

— Quel qu’il fût, ce cavalier montrait une âme pleine d’aspiration. — Allons, messeigneurs. C’est aujourd’hui que nous terminons nos affaires ; — et samedi nous retournons en France. — Eh bien, garde-chasse, mon ami, où est le buisson — où nous devons nous embusquer pour jouer notre rôle de meurtriers ?

LE GARDE-CHASSE.

— Ici près, sur la lisière de ce taillis. — Postée là, vous êtes sûre de vous montrer belle chasseuse.

LA PRINCESSE.

— Oui, grâce à mes charmes, je suis belle, et, comme je chasse, — je suis sûre, comme tu dis, de me montrer belle chasseuse.

LE GARDE-CHASSE.

— Pardon, madame ; ce n’est pas ainsi que je l’entendais.

LA PRINCESSE.

— Comment ! comment ! tu commences par me louer et puis tu te dédis ! — Ô vanité éphémère ! Hélas ! je ne suis donc pas belle.