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SCÈNE IV.

TROGNE.

Quand voulez-vous qu’elle soit faite, monsieur ?

BIRON.

Oh ! cette après-midi.

TROGNE.

C’est bon, monsieur. Je la ferai. Au revoir.

Il va pour se retirer.
BIRON.

Oh ! mais tu ne sais pas de quoi il s’agit.

TROGNE.

Je le saurai bien, monsieur, quand je l’aurai fait.

BIRON.

Mais, coquin, il faut que tu commences par le savoir.

TROGNE.

J’irai le demander à Votre Révérence dès demain matin.

BIRON.

Il faut que la chose soit faite cette après-midi. Écoute, drôle, il s’agit tout bonnement de ceci. — La princesse va venir chasser ici, dans le parc, — et parmi ses suivantes est une gentille dame — dont on prononce le nom pour avoir la voix douce, — C’est Rosaline qu’on l’appelle : demande-la, — et songe à remettre dans sa blanche main — ce secret cacheté.

Il lui donne une lettre.

Voici tes émoluments. Va. —

Il lui donne de l’argent.
TROGNE.

Émoluments !… Ô suaves émoluments ! Ils sont bien supérieurs à la rémunération ! Ils lui sont supérieurs de onze sous et un liard ! Ô exquis émoluments !… Monsieur, je ferai la chose à la lettre… Émoluments !… Rémunération !

Il sort.