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SCÈNE V.

LE CLOWN.

Seigneur Dieu, monsieur ! Ne m’épargnez pas.

LA COMTESSE.

Vous criez : Seigneur Dieu, monsieur ! ne m’épargnez pas, quand on parle de vous donner le fouet ! En vérité, voilà une exclamation fort bien placée ; vous répondriez fort bien aux coups, si vous y étiez condamné.

LE CLOWN.

Jamais de la vie je n’avais eu moins de chance dans mon Seigneur Dieu, monsieur ! Je vois que les choses peuvent servir longtemps, mais pas toujours.

LA COMTESSE.

Je fais un noble usage de mon temps, en vérité, de le passer à rire ainsi avec un fou.

LE CLOWN.

Seigneur Dieu, Monsieur ! Tiens, le voilà qui ressert !

LA COMTESSE.

— C’est assez, monsieur. Maintenant à votre affaire :

Elle lui donne un papier.

Vous remettrez ceci à Hélène, — et vous la presserez de me répondre immédiatement. — Recommandez-moi à mes parents et à mon fils ; — ce n’est pas une grande…

LE CLOWN.

Une grande recommandation auprès d’eux.

LA COMTESSE.

Une grande tâche pour vous : vous me comprenez ?

LE CLOWN.

Très-fructueusement ; je serai là avant mes jambes.

LA COMTESSE.

Revenez vite.

Ils sortent de deux côtés opposés.