— Il me semble qu’un esprit sublime parle en toi ; — j’entends sa voix puissante par ton faible organe. — Ce que le sens commun repousse comme impraticable, — un sens supérieur le replace dans le possible. — Ta vie est chose précieuse ; car tous les biens qui, dans cette vie, — valent la peine de vivre sont accumulés en toi : — jeunesse, beauté, sagesse, courage, vertu, tous — les dons heureux que peuvent revendiquer le bonheur et le printemps de l’âge ! — Pour hasarder, comme toi, tout cela, il faut avoir — ou une science infinie ou un monstrueux désespoir. — Charmant docteur, je veux essayer du remède que tu m’apportes — et qui t’administre la mort, si je meurs.
— Si je romps le délai fixé, si je fléchis dans l’accomplissement — de ce que je dis, que je meure maudite, — et je l’aurai mérité. Pas de guérison ? la mort est mon payement ; — mais, si je vous guéris, que me promettez-vous ?
— Fais ta demande.
Mais me l’accorderez-vous ?
— Oui, par mon sceptre et par mes espérances de ciel !
— Eh bien, tu me donneras, de ta royale main, — le mari, soumis à ta puissance, que je t’indiquerai. —