Voilà un empressement qui a des ailes.
— Allons, avancez. Voici Sa Majesté : dites-lui vos intentions. — Vous avez tout l’air d’un conspirateur ; mais les conspirateurs comme vous, — Sa Majesté les redoute rarement. Je suis l’oncle de Cressida, — et je ne crains pas de vous laisser tous deux ensemble. Au revoir.
— Eh bien, ma belle, est-ce à moi que vous avez affaire ?
— Oui, mon bon seigneur. Gérard de Narbonne était — mon père, homme renommé dans sa profession.
— Je l’ai connu.
— Je ne vous ferai donc pas son éloge : — vous le connaissez, il suffit… Sur son lit de mort, — il me remit plusieurs recettes, une entre autres, — le fruit le plus précieux de sa pratique, — l’œuvre favorite de sa vieille expérience, — qu’il me dit de garder soigneusement comme un troisième œil plus précieux que les deux miens. Je l’ai fait… — Aujourd’hui, apprenant que Votre Majesté est atteinte — de cette affection funeste dont la cure — est le principal honneur du remède légué par mon cher père, — je viens vous l’offrir avec mes services, — dans l’humanité de ma sujétion.
Nous vous rendons grâces, jeune fille, — mais nous ne pouvons pas croire à une telle guérison, — quand nos plus savants docteurs nous abandonnent, — quand leur